Le livre Noir de l'agriculture
A propos de « Le LIVRE NOIR de l’AGRICULTURE » de Isabelle SAPORTA
ou « Comment on assassine nos paysans, notre santé et l’environnement »
Collection J’ai lu N° 10187 PARIS
Editions Fayard 2011
De quoi s’agit-il ? Ce n’est pas un roman, ni un pamphlet, c’est un « document». Voilà son genre bien établi. « Un document, annonce WIKIPEDIA, renvoie à un ensemble formé par un support et une information (…) il a une valeur explicative, descriptive ou de preuve ».
Aïe ! Aïe !
« Vous qui entrez ici, perdez toute espérance « écrivait Dante.
Car la logique de l’absurde est implacable. Plus l’offre est importante et plus les prix sont bas pour le producteur. La quantité ne paie plus. Et si la qualité pouvait payer ? Lueur d’espoir ?
Mais auparavant, entrons en enfer.
Commençons par les cochons. En Bretagne, il y a trois fois plus de porcs que de bretons. Le porc vit dans le noir et dans une chaleur étouffante ; ainsi il a perdu en dix ans un centimètre de graisse. Quelle vie ! Meulage des dents, coupage de queue, castration pour tout le monde, le tout à vif, bien sûr. Et on lui ingurgite des montagnes d’antibiotiques. C’est l’un des animaux les plus médicalisés de France. Et quels médicaments ! Je pourrais continuer mais je préfère ne pas trop insister. Insémination ratée ? C’est rillettes assurées tout de suite pour la truie récalcitrante.
Productivité oblige. L’éleveur est un serial killer. De tous temps le cochon a été la poubelle de la ferme mais aujourd’hui il est la poubelle des industries.
Je passerai sous silence le lisier et les algues vertes. Parlons plutôt maïs dont la France est le premier producteur et aussi le premier exportateur.
Enorme consommateur d’eau, le maïs a besoin d’irrigation. On y a pourvu largement, merci pour lui. Bonjour quand même les dégâts. Mais vivent les primes !. Et qui dit maïs dit soja. Et les pets et les rots des vaches puisque 70% des émissions de méthane de l’Europe proviennent des fermentations digestives des herbivores. Remettre le lin à l’honneur comme au XIX° siècle apporterait un début de solution. Mais qui y songera ? Qui le fera ?
Un mot sur l’alimentation des poulets : 4 denrées végétales et 30 additifs. Les éleveurs ne gagnent plus rien et les marchands d’additifs font de l’or.
Evidemment ce que mangent les animaux que nous mangeons a un impact sur notre santé. Et comme nous les gavons d’oméga 6 au détriment d’oméga 3 absolument nécessaires nous organisons sciemment notre suicide collectif. Les bêtes grossissent de plus en plus vite, mais nous avec elles. Il nous faudrait par exemple nous convertir à l’huile de colza, championne des oméga 3.
Que dire de l’eau ? Une denrée de plus en plus rare. Et des seuils de tolérance acceptable de plus en plus remontés. La Cour des Comptes affirme que la France applique à ses agriculteurs
le principe « pollueur – pas payeur – bénéficiaire »; Et les patates ? Elles aussi soumises aux rendements d’enfer. « Le paysan n’est plus qu’un technicien endetté à la solde des industriels » (p. 131). Nos patates de conservation sont stockées une année dans des frigos, arrosées de chlorprophame, un cancérigène suspecté en Europe. Heureusement ( ?) on les revitamine grâce aux ultrasons et aux décharges électriques.
La tomate ne vaut guère mieux. Je vais même me taire à son sujet. La pomme alors ? Ce fruit préféré des français est celui qui reçoit le plus de pesticides et de fongicides chaque année au rythme de 26 à 27 traitements. Sauf pour les vraies bio! Le pain complet ? C’est le plus bourré de pesticides et d’additifs chimiques. 200 sont
autorisés, tous made in China. Mais on en ajoute souvent aussi beaucoup d’autres. Effarant pour nous consommateurs ? Certes mais encore plus pour le paysan. Et Isabelle Saporta n’est pas avare
d’exemples.
Son livre continue de nous en livrer, bien dramatiques, mais moi j’arrête !
Un monde sans pesticides est pourtant possible, assure l’INRA car l’agriculture intensive n’est pas rentable. Et des solutions existent.
Alors, si on les connaît les solutions pourquoi laissons-nous tout filer ? Pourquoi n’intervenons-nous pas ?
En ce qui me concerne, c’est clair, c’est un peu de lâcheté. Mais pour vous, je ne sais pas.
Je vous conseille vraiment la lecture de ce petit livre à 6 euros . Peut-être jouera-t-il un rôle dans votre vie. Peut-être penserez-vous un peu plus bio ?
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