"Malaise dans les musées" de Jean Clair
Ah ! Tiens, on dirait « un beau livre ». Beau, parce qu’il nous parle de beauté mais surtout parce que l’auteur nous fait part de son regard, de ses impressions et sentiments devant une œuvre d’art.
La Beauté d’abord se sent. Elle crée un choc.
Il,montre bien comment l’œuvre d’art, admirée dans les musées, fut d’abord objet de culte puis de culture pour devenir « culturel » très récemment. J’ai apprécié sa hiérarchie des objets : miracula, mirabilia, regalia, naturalia et curiosa. Mais très vite, il commence à honorer le titre de son ouvrage « Malaise dans les musées ».
Il y eut le Louvre, chez nous, issu de la Révolution. Puis, aujourd’hui la création du Louvre d’Abou Dhabi, projet politique, économique et militaire, aux antipodes des missions attendues d’un musée européen, situé hors du circuit économique. Une peu noble façon actuelle de « rentabiliser des actifs dormants ». L’œuvre d’art est –elle le « produit » d’une civilisation à un moment donné et ne
saurait être sortie de son contexte, jamais déplacée , surtout pas exportée. ? Ou, au contraire faut-il exporter ce legs universel et le faire connaître au plus grand nombre qui, sans cela, n’y aurait jamais eu accès ? Il expose les thèses contradictoires avec beaucoup de respect. A partir de la définition du Musée, proposée par l’IRCOM « Exposer des œuvres à des fins d’étude, d’éducation et de délectation », il montre très justement les dérives des musées actuels.
Après Abou Dhabi, il les pointe à l’œuvre dans le saccage du Museum d’histoire naturelle, puis du Musée de l’Homme et celui des Arts Africains pour créer le fameux Quai Branly.Mais il cite aussi les autres musées de la Capitale (Arts et Métiers, Maisons-Alfort, Palais de la Découverte etc…) autrefois musées pédagogiques, aujourd’hui « abattoir des Sciences ». Il commence à polémiquer sur le pseudo « dialogue des civilisations » dialogue impossible. Il sait élever le débat et nous faire toucher du doigt l’intouchable limite entre le profane et le sacré. Ainsi que notre déchéance actuelle dans un profane immonde.
Mais qui pourra longtemps empêcher la curiosité de l’homme qui cherche à voir, à imaginer, à représenter, à se souvenir, au point de se désenchanter lui-même ?
A vouloir tout montrer, on expurge le mystère du clos d’autrefois. Alors, même si de nouveaux musées naissent chaque jour, ils ne montrent plus que leur coquille vide. D’où l’acédie, notre mélancolie actuelle. Mortelle ?
Ce « Malaise dans les musées » dénonce un des malaises de notre civilisation occidentale. Le goût pour le superficiel et le n’importe quoi. Il laisse un mauvais goût dans la bouche après lecture.
Pamphlétaire, Jean Clair ? Non, juste un peu Fouquier-Tinville dans le regard sur le monde de l’Art d’aujourd’hui. Il sait distiller des vacheries aristocratiques avec l’air goguenard d’un Jean d’Ormesson, son collègue sous la Coupole. Mais il reste un plaideur ulcéré. Il exprime beaucoup de passion, beaucoup de regrets mais peu de mépris. S’il joue le roquet, il n’oublie pas qu’il fait partie de l’intelligentia.
Il me donne l’impression d’un « honnête homme » blessé mais toujours digne, anarchiste poli qui ne consent à cracher dans la soupe qu’après s’être soigneusement brossé les dents.
Livre tonique.
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