Il remonta ma culotte et son réveil matin
Première règle à observer par tout lecteur qui se trouve livredevant un ouvrage contemporain qu’il ne connaît pas: SE MEFIER DU TITRE !
Il n’y a pas encore si longtemps les titres annonçaient la couleur. Leur vraie couleur.
Les Pensées de Pascal proposaient des pensées, pensées par Pascal.
Les Caractères de La Bruyère annonçaient une galerie de caractères.
Et ils étaient là !Et tout le monde trouvait cela assez logique.
Voilà déjà quelque temps, Pierre Louÿs publiait un « manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation « . Eh bien !, sous ce titre prometteur de bon aloi,(en effet au nom de quoi ne lui offrirais-je pas toute mon estime ?) on trouve une quantité de conseils prodigués non pas aux jeunes demoiselles du Couvent des Oiseaux mais plutôt aux baby-noviciats de Madame Claude. Et encore ! Se méfier donc des titres.
Autre exemple : Maryz Courberand publie un opuscule intitulé « Il remonta ma culotte et son réveille-matin ». Eh bien, encore, contrairement à vos espérances peut-être,ou hélas !, aucun cousinage avec « Histoire d’O » de Pauline Réage ; au contraire, un ouvrage on ne peut plus sérieux de grammairien consciencieux, comme Bescherelle l’aîné ou Alain Rey, amoureux l’un et l’autre de notre belle langue et de ses bizarreries.
Alors, dites-moi, à qui se fier aujourd’hui ?
Première règle, donc, Ne pas se fier : Se ME-FIER.
Et du même coup, je retombe (si je puis dire), sur Maryz Courberand et sa culotte remontée. Elle a commis jadis, une thèse de doctorat sur « l’ethnométhodologie » de son métier de correctrice de textes. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ça m’incite au respect.
Alors, quand aujourd’hui, elle nous pose, dispose et propose des textes toujours sérieux sur le fond mais récréatifs quand même, sur les zeugmes et autres joyeusetés de notre si belle langue, j’ôte mon chapeau et le mets bas.
Ce sont des textes (faussement) naïfs, mais lucides et ludiques. En effet, j’y ai trouvé de la (fausse) naïveté, de la (vraie) lucidité et de la ….Comment ? On ne peut pas dire « ludicité » ? Pourquoi donc s’il vous plaît ? Qui aura la « bravitude » de voler cette barrière en éclats ? Quoi ? On ne peut pas dire ça non plus ? Elle « vole en éclats, pourtant » mais « on ne la vole pas ». Encore, pourquoi ,
Preuve qu’il y a toujours des Bastille(s) à prendre !
Je lui suis reconnaissant d’être allé(e) fouiller, fouiner, farfouiller dans les recoins des combles de nos grammaires oubliées d’antan pour en extirper encore quelque particularisme et autre bizarrerie que même Bernard Pivot hésiterait à fourguer dans l’une de ses si médiatiques dictées.Elle a su, grâce à son humour démontré dans le choix de ses exemples, transformer un sujet a priori austère, destiné aux spécialistes aguerris, en une lecture plaisante dans laquelle , j’ose espérer, un jour, un jeune thésard, viendra puiser et y trouver son miel.
On ne m’enlèvera pas de l’esprit que c’est encore (après le premier où « il baissa ma culotte et dans mon estime »), un texte récréatif sur , cette fois-ci, « les traits de désunion », « les faux contraires », « les phrases prénominales homophoniques » etc…
Et les zeugmes qui économisent un mot en ne le répétant pas, alors que le soit - disant bon usage le demanderait. Les titres de ses deux livres sont de vrais zeugmes , justement.
Si ce n’est pas trop « récréatif », ainsi penseront sans doute certains, »c’est tout comme ». C’est tout comme ? C’est quoi ça : « Tout comme » ? Ca s’rait-y pas un zeugme ? Non, ni un vrai ni même un faux . Il ne faut pas en voir partout sous le prétexte qu’on ne finit pas sa phrase ; pour n’offenser personne je trancherai et me retrancherai sur « idiotisme », c’est plus sûr. Bien que ce soit quand même une catégorie un peu fourre-tout.
Bref, en matière de zeugmes, il faut s’y connaître et ce n’est pas à la portée de tout le monde, (sauf peut-être parfois par accident) ; Celui que je préfère c’est encore et toujours :
« APRES AVOIR SAUTE SA BELLE-SŒUR ET LE REPAS DE MIDI, LE PETIT PRINCE REPRIT SES ESPRITS ET UNE BANANE »
Mais là, chapeau toujours bien bas, c’est signé : Pierre Desproges !
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