Nouvelle Aquitaine / Languedoc Roussillon : Journée du 6/12/23 à Toulouse
Nous nous sommes retrouvés une vingtaine le 6 décembre pour une journée loisirs à Toulouse : le matin, visite du Castelet, l’après-midi, visite guidée de l’exposition Giacometti, en soirée, exposition « Jeanne Agache-Pointet ».
Cette journée a été proposée aux adhérents de Languedoc-Roussillon et de Nouvelle-Aquitaine.
LE CASTELET ou PRISON SAINT-MICHEL
Située au cœur de Toulouse, sa conception architecturale en étoile, ses 19 400 m², en font un symbole du patrimoine toulousain. Son architecture, avec ses deux tours massives dotées de créneaux, fait penser aux châteaux forts médiévaux d’où son nom de Castelet. Il fallait impressionner le passant.
En réalité, c’était une prison « modèle » pour le XIXe siècle, avec ses systèmes de ventilation et de chauffage par conduits d'air chaud, ses normes hygiéniques que la plupart des habitants étaient loin de posséder chez eux.
Conçue en 1855, sous Napoléon III, cette « maison d'arrêt, de justice et de correction pour hommes » pouvait accueillir 400 détenus. À la suite de la guerre franco-prussienne, la prison est utilisée comme hôpital ; les premiers détenus, notamment des femmes (un quartier leur est réservé) n’arrivent qu’en 1872.
La visite s’effectue dans la partie administrative avec un guide qui nous commente les présentations multimédias (les bâtiments des prisonniers sont trop vétustes pour que nous accueillir). Nous découvrons ainsi la vie quotidienne en milieu carcéral, les raisons de cette architecture en étoile (du centre, un surveillant voyait tous les couloirs) ; les récits et les témoignages de la période nazie et de la Résistance, avec ses exécutions nous ont beaucoup marqués.
En 1913, la mairie de Toulouse décide de faire procéder aux exécutions capitales devant la prison, au lieu des rives de la Garonne. 1923, deux soldats criminels sont décapités à la porte de la prison, dernière exécution publique toulousaine.
André Malraux, chef des maquis du Lot sous le nom du Colonel Berger, y séjourna en attendant la libération de la ville lors de la Seconde Guerre mondiale. Il s'en échappe, la veille de la date prévue pour son transfert en Allemagne.
Pendant l'occupation nazie, de nombreux résistants y furent guillotinés, tel Marcel Langer, condamné à mort par la justice de l'État Français de Vichy, en 1943. En 1948, deux meurtriers sont guillotinés dans la cour d'honneur du Castelet.
Le 27 janvier 2003, les 528 détenus sont transférés à la nouvelle maison d'arrêt à Seysses. Inoccupée, le devenir de son bâtiment interroge. Le Ministère de la culture indique qu’elle est un témoignage quasi unique de l'histoire des prisons ; la Commission régionale de la protection des sites s'est prononcée pour la protection du castelet et de la cour d'honneur dite « cour des fusillés ». Le Ministère de la justice est propriétaire des lieux. Actuellement, des expositions temporaires sont proposées, tels ces personnages en terre, qui symbolisent les exécutions.
REPAS PRIS AU RESTAURANT LE SOCLO
Nous découvrons un espace caché à côté de la faculté de l’Arsenal, doté d’un hôtel 4 étoiles, d’un jardin intérieur, buffet à volonté, surtout remarquable par ses desserts.
EXPOSITION GIACOMETTI AUX ABATTOIRS
Qui ne connait pas Giacometti et ses incontournables personnages aux allures longilignes ! Cette exposition explore l'art et la vie de l'Alberto Giacometti dans le contexte de l'après-guerre, jusqu'à son décès en 1966.
Après le mouvement cubiste et le surréaliste, Giacometti affirme, un choix qui lui est propre, en phase avec la pensée existentialiste. Notre guide nous explique les questions artistiques et philosophiques de son époque, du surréalisme finissant à l’engagement existentialiste. Cette exposition nous propose une centaine d'œuvres (L’homme qui marche, Grande Femme, le chat, cheval, etc.).
Avec le temps, il modèle des statuettes de plus en plus réduites, au point de pouvoir les glisser dans une boite d’allumettes, souvent avec des socles plus gros que la statuette. Hanté par la solitude, naissent des groupes de femmes ou d’hommes. Il reprend inlassablement les visages de son frère Diégo et d’Annette.
Nous ne sommes pas tous convaincus mais il s’agit d’une des dernières expositions, les œuvres de Giacometti sont fragiles, elles ne devraient plus être transportées d’un musée à l’autre ! Nous sommes donc très satisfaits d’avoir pu en bénéficier !
JEANNE AGACHE-POINTET A LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DE L'ARSENAL
Cette exposition nous a été proposée par Jean-Louis Rouget (peintre et beau-frère de Jacques Chopineau) qui nous l’a commentée. Il a écrit un livre sur cette artiste singulière : Jeanne Agache-Pointet (1904-1989).
Née en Algérie, féministe avant l’heure, en 1920, une maîtrise d’histoire en poche, elle décide de vivre comme elle l’entend, s’affranchissant des conventions qui, à l’époque, pèsent sur la condition féminine. Elle se forme en solitaire, étudie les insectes, les animaux, et commence à peindre la flore et la faune de Kabylie.
Sa première exposition a lieu en 1934, au Salon des Orientalistes à Alger. Elle fréquente l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger et la Villa Abd-el-Tif, l’équivalent algérois de la Villa Médicis à Rome ; elle se fait remarquer en illustrant, à l’aquarelle, l’œuvre du grand entomologiste Jean-Henri Fabre.
En 1939, elle est admise comme sociétaire-peintre de la très prestigieuse « Société d’Entomologie de France » de Paris. Ensuite, elle expose dans les capitales européennes et en Afrique du Nord, aussi bien des peintures que des livres illustrés et des reliures.
En 1960, Jeanne quitte son Algérie natale et s’installe dans le Lot ; Cahors sera la dernière étape de son aventure artistique. Elle crée autour d’elle, une véritable vie artistique, brillante, qui lui permet de retrouver toute la notoriété qu’elle avait précédemment acquise en Algérie.
Elle continue dans le Lot sa collecte de légendes, d’histoires de loups, de personnages grands ou humbles, dans de nombreux recueils, qu’elle illustre de paysages, d’insectes, d’animaux, de fleurs. Son œuvre écrite et peinte reste largement à découvrir.
En 1974 la télévision française lui consacre un film « Une conversation dans un jardin secret » et en 1976, le Musée Henri Martin (musée de la ville de Cahors) en présente une grande rétrospective.
Photos : Michel Clergué, Erika Gallais, Thérèse Noël, Annie Patelli.
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